BRIGADE FRANCO ALLEMANDE 2010 (JgBtl 291) 1° Bataillon Allemand à Strasbourg T1 (PE598T1)

Une première depuis 1945 : l’installation d’une unité militaire allemande en France

Le “Jägerbataillon 291“ de la Brigade franco-allemande a officiellement été installé sur le territoire français, vendredi 10 décembre 2010 à Strasbourg, en présence des ministres de la Défense des deux pays. Il s'agit d'une première depuis 1945, qui marque un nouveau pas dans la coopération franco-allemande

Le 10 décembre dernier, en marge du Sommet Franco-allemand de Fribourg avec la Chancelière Merkel et le Président Sarkozy, le ministre de la Défense allemand, le Dr. Karl-Theodor Freiherr zu Guttenberg et son homologue français Alain Juppé, assistaient à la cérémonie de remise du drapeau du 291e Jägerbataillon, scellant officiellement l’installation de cette unité d’infanterie et de reconnaissance de la Brigade franco-allemande à Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg.

Première unité militaire allemande à stationner en France depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, qui plus est dans un contexte pacifique, le 291ème Jägerbataillon à été créé dans ce but précis l’année dernière. S’installant progressivement depuis le mois d’avril à Illkirch, dans les anciens locaux du 1er Régiment du Génie, dissous en juin dernier, cette unité allemande partage le quartier Leclerc avec, quel symbole!, l’Etat-major de la 2ème Brigade Blindée, l’héritière de la fameuse 2ème DB du général Leclerc qui libéra Paris et Strasbourg.

Unité militaire interarmes binationale, la Brigade Franco-allemande, d’un effectif de 5 000 hommes et avec des capacités similaires à celles de brigades interarmes légères blindées, a vu le jour le 2 octobre 1989. Elle demeure l’un des symboles forts de l’amitié franco-allemande, qui a su se développer depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette amitié est d’autant plus forte, qu’elle a souvent associé des chefs d’Etat politiquement opposés dans des démarches communes : De Gaulle et le chrétien-démocrate Konrad Adenauer signant le traité de l’Elysée en janvier 1963, Valéry Giscard d'Estaing et le Chancelier Helmut Schmidt, François Mitterrand et le Chancelier Helmut Kohl se serrant la main à Verdun ou encore Jacques Chirac et le Chancelier Gerhard Schröder. Car, dès la fin de l’immédiat après-guerre, la France et l’Allemagne représentent les deux grandes puissances du Vieux continent, tant au point de vue démographique que géographique, et comprennent qu’ensemble elles sauront imposer leur vue à l’Europe, dont l’unité économique et politique se construit alors. L’actualité communautaire nous montre que c’est parfois encore un peu le cas.